Le 31 Août 1912 atterrissait sur la plage de Contis l’aviateur Léon BATHIAT.
Parti le matin de Calais, il venait de parcourir 820 kilomètres à l’occasion de la coupe Pommery, soit la plus grande distance aérienne en un jour entre le lever et le coucher du soleil.
Léon Bathiat, le collectionneur de défis.
Il se lance dans le cyclisme, bat tous les records du monde amateurs puis, devenu professionnel, bat à nouveau quelques records du monde, dont celui des 100 mètres qu’il conservera pendant 24 ans. Il s’intéresse ensuite au tricycle à pétrole, à la moto et à la course automobile avec succès. A 32 ans (1909), il voit évoluer Blériot et décide de voler à son tour.
Avant même de savoir piloter, il achète un monoplan Hanriot et s’entraîne à rouler au sol avec un avion école de cette marque, en attendant la livraison de son appareil. Anticipant sur les progrès de Bathiat, le père Hanriot publie dans » l’Auto « , courrier des aérodromes, un coup de bluff publicitaire : » Léon BATHIAT vole magnifiquement à l’aérodrome de Reims « .
BATHIAT chef pilote SOMMER
Aidé par cette rumeur et ne sachant toujours pas piloter, il obtient que Louis BREGUET (qui cherche alors un pilote d’essais) le teste sur un de ses appareils. C’est ainsi qu’il décolle et atterrit pour la première fois de sa vie. Son manque d’expérience sera la cause d’un accident à l’atterrissage lors de son troisième vol. L’avion endommagé est réparé et lui permet de nouveaux vols le lendemain. 48 heures plus tard, le 21 Juin 1909, il passe son brevet (N°110) avec succès.
Dès ce moment, il participe à de nombreux meetings : Rouen sur biplan BREGUET en juin, Reims en juillet, Nantes en août, Le Havre, Trouville, Deauville, Maubeuge en septembre, Valencienne en octobre.
Il obtient son premier record en reliant Douzy à Reims (110 kilomètres) en 52 minutes soit 127 km/h sur Sommer le 14 janvier 1911
C’est chez Sommer qu’il deviendra en février 1911 chef pilote de monoplan et il remporte quelques jours plus tard (le 12) le circuit de Lisieux. Henri Laniel, député de l’arrondissement de Lisieux, avait offert un prix de 5000 francs au premier qui bouclerait le circuit aérien de son arrondissement, soit une boucle de 90 kilomètres à parcourir dans une même journée. Le sénateur Boivin-Chapeaux, une prime de 1000 francs à celui qui en plus du circuit, effectuerait un vol autour du clocher de Moyeux. BATHIAT fit ce parcours en un peu plus de trois heures.
Record de distance en une journée.
Ce record fut gravé dans la pierre par Bernard Creuset, graveur et pilote. Cette oeuvre commémorative apposée sur le mur de la chapelle de Contis fut inaugurée le 29 Août 1992 par le général Michel Geuse, Président des » Vieilles tiges « .
Fondateur de la maison SOMMER-BATHIAT
En 1914, il est volontaire pour le front qu’il rejoint avec l’escadrille BL30 dans la région de Valenciennes. Il effectuera des missions de reconnaissance et contribue au réglage du tir des premières batteries 105. Il est ensuite rappelé pour diriger, comme civil, l’école Blériot. En 1915, militarisé à nouveau, il forme 400 élèves et réceptionne tous les avions Caudron sortis de l’usine Blériot. En 1916, il crée la maison Sommer-Bathiat pour la réparation des avions. Il y emploie 500 ouvriers et transforme en double commande école (avion d’apprentissage) 800 SOPWITH accidentés au front.
Les vieilles tiges.
En 1920, il est un des fondateurs de l’association » les Vieilles Tiges » (association de pionniers de l’aviation) dont il sera le président pendant plus de trente ans et qu’il animera jusqu’à sa mort en 1967. Il était commandeur de la légion d’honneur.
Cet article est une édition complétée de notre acticle de 2008.