Le 12 janvier 1889, s’échouait sur la plage de Contis, au nord de l’embouchure du courant, le Renown. Ce navire, dont l’histoire est relatée dans le livre « Histoire des naufrages sur le littoral Landais » ne repartit jamais.

Le premier naufrage à être photographié sur la Côte Landaise. 
Après une tentative de renflouement, le sort de ce grand bateau métallique de type Steamer devint problématique. Après avoir vidé ses flancs, la remise à flots resta un échec. Son épave sera mise en vente par la compagnie et son assureur, sur la plage de Contis, à partir du 8 février 1889. Ce navire possède la caractéristique d’être certainement le tout premier naufrage du littoral landais à avoir été photographié. Certains écrit d’époque mentionnent la date du 13 janvier 1889, toutefois, celle du 12 reste la plus cohérente, mentionnée dans l’article détaillé du naufrage (Journal La Gironde du 21/01/1889) et également précisée dans les annales du sauvetage maritime de cette même année 1889. Le navire, parti de Dublin le 06 janvier devait rejoindre le port de Bilbao dans lequel il ne pourra jamais accoster faute d’une tempête. A court de combustible, le Capitaine Wilham Dean prendra la décision de Beacher le navir epour sauver son équipage. Des 17 membres d’équipage (9 Anglais, deux Russes, 3 Suédois et 3 Norvégiens), tous seront sauvés par le courage et l’assistance de la population locale : M. Courdiau, brigadier des douanes à Lit, M. lafarie, préposé des douanes à Lit, M. Darmenthé, gardien chef du phare, et M. Darmagnac, gardien du phare de Contis, M. Dugrand, facteur de spostes à St-julien, M. Dassé cantonnier à Contis, , ainsi que Mesdames Darmenthé (née Marie Bagué), Lartigue (née Céline Pinser), Damoiselle Dassé, Lardoïska et Jules Darmenthé. Une récompense sera demandée pour ces personnes à la fois par la Marine et par le Consul d’Angleterre.

Naufrage du Renown sur la plage de Contis

Naufrage du Renown sur la plage de Contis le 13 janvier 1889

Le 21 mars 2011, au profit d’une marée d’équinoxe exceptionnelle de coefficient 118, rendez-vous était pris sur la plage de Contis avec l’épave du navire qui (on l’espérait) devait apparaitre, à environ 200 mètres au nord du courant.

Une marée d’equinoxe exceptionnelle offre un rendez-vous unique avec cette épave. 
Ce serait l’occasion, 122 ans après son naufrage de reprendre les points de vues exacts des photographes des années 1800, ayant immortalisé à l’époque le naufrage du navire sur plaque sensible. Plus d’un siècle sépare ces photographies. Le bond dans le temps « technologique » est lui aussi au rendez-vous : la plaque sensible qui était un produit d’exception pour les années 1887 , la photo et la vidéo numérique pour les années 2010, produit de consommation courante pour tous.

Mais malgré le temps, la technique, un tel rendez-vous, sur la plage de Contis, avec l’objectif de s’inscrire dans le respect des prises de vues réalisées plus d’un siècle auparavant reste une émotion très particulière. Les repérages faits, les points de vues semblent identiques, la plage est un peu moins large, et un peu plus plongeante, le cordon dunaire et ses maisons est lui aussi au rendez-vous, seule manque la première chapelle de Contis, construite à l’origine sur la dune. Comme si le temps, les tempêtes n’avaient pas modifié la position du Renown d’un seul mètre l’épave du navire va progressivement apparaitre à la position exacte du rendez-vous.

 

2 heures avant la pleine marée basse :

Un premier élément de structure se détache des flots : un cylindre métallique vertical. Il s’agit peut être du « mat » que certains affirment apercevoir lors de marées basses. Si ce dernier est en place sur la coque, le rendez-vous s’annonce raté, le Renown serait plusieurs mètres sous le sable. Il s’agit d’un cylindre métallique d’environ 20cm de diamètre figé verticalement dans le sable.

Le mat du Renown

Le mat du Renown en 2011 lors des grandes marées

1h40 avant la pleine marée basse :

La proue du navire, intacte, est figée dans la même position depuis 1889. 
Au Nord de ce cylindre, à une distance de 50 mètres, les flots découvrent une nouvelle partie métallique. Beaucoup plus basse, elle ressemble à une plaque de métal verticale. Plus on s’approche, plus elle prend du volume, pour dessiner finalement un triangle.

Il s’agit de la proue du navire, intacte, dessinant un triangle parfait. De manière très surprenante, elle semble posséder la même inclinaison que sur les photos réalisées en 1889. Il n’y a plus de doute possible, le Renown est bien au rendez-vous, 122 ans après son naufrage.

Naufrage du Renown à Contis - La proue du navire

Naufrage du Renown à Contis – La proue du navire

Naufrage du Renown à Contis - La proue du navire

Naufrage du Renown à Contis – La proue du navire

Naufrage du Renown à Contis - La proue du navire

Naufrage du Renown à Contis – La proue du navire

Naufrage du Renown à Contis - La proue du navire

Naufrage du Renown à Contis – La proue du navire

Naufrage du Renown à Contis - La proue du navire

Naufrage du Renown à Contis – La proue du navire

Naufrage du Renown à Contis - La proue du navire

Naufrage du Renown à Contis – La proue du navire

Naufrage du Renown à Contis - La proue du navire

Naufrage du Renown à Contis – La proue du navire

1h15 avant la pleine marée basse :

Au Sud de la proue, à mi-chemin entre cette dernière et le « mât », la faible houle de la marée descendante fait progressivement « bouillonner » les flots. A environ 50 mètres à l’ouest de la proue, c’est tout d’abord un bouillonnement informe, puis quelques arrêtes noires qui sortent de l’écume.

Épave du Renown sur la plage de Contis

Épave du Renown sur la plage de Contis

45 minutes avant la pleine marée basse :

Les « flancs » du navire apparaissent maintenant à quelques mètres de la proue, posés horizontalement dans l’écume du bord de plage. Comme les côtes d’une carcasse, elles pointent vers l’Est. Mais déjà, au large, une forme courbe et rouge semble se deviner au travers de flots.

Épave du Renown sur la plage de Contis

Épave du Renown sur la plage de Contis

30 minutes avant la pleine marée basse :

Une chaudière de la taille d’un camion surgit des flots encore revêtue de sa peinture, après plus de 120 ans. 
Les curieux regroupés sur le bord de plage sont incrédules : au milieu des arêtes métalliques noires, se dessine maintenant une forme énorme, et cylindrique. De la taille d’un petit camion, c’est un cylindre peint en rouge sur ses extrémités et cerclé de rivets gros comme des abricots. Progressivement, dans le creux de l’entre-deux vagues, l’énorme chaudière du Renown apparaît !

C’est une véritable surprise. Alors que le navire avait selon toutes les sources été pour partie démonté, des éléments « moteurs » semblent toujours présents au coeur même de l’épave, après 124 ans sous l’eau, dans un état de conservation étonnant. On distingue ainsi très clairement la peinture rouge sur les flancs de la chaudière, et on peut de même compter les rivets.

La salle des machines de l'épave du Renown

La salle des machines de l’épave du Renown

La salle des machines de l'épave du Renown

La salle des machines de l’épave du Renown

La salle des machines de l'épave du Renown

La salle des machines de l’épave du Renown

La salle des machines de l'épave du Renown

La salle des machines de l’épave du Renown

15 minutes avant la pleine marée basse :

Il est temps de prendre les repères, et de mesurer précisément la position des éléments de l’épave, avant qu’ils ne retournent dans les profondeurs. Les récits indiquaient une épave située à environ 200 mètres au nord du courant de Contis, ce n’est pas faux !

 

Nous prenons pour repère le pied de la digue Nord du courant de Contis, à son extrémité Ouest, l’épave se situant à ce niveau par rapport à la plage.

  • Position du « mât » : 85 mètres depuis le pied de la digue nord
  • Position de la poupe et de la chaudière : 110 mètres depuis le pied de la digue nord
  • Position de la proue : 140 mètres depuis le pied de la digue nord

 

Position de l'épave du Renown sur la plage de Contis

Position de l’épave du Renown sur la plage de Contis

1889 – 2011 : les mêmes photos à 122 ans d’écart :

Dernière étape de ce rendez-vous : réaliser la copie conforme des clichés réalisés en 1889, 122 ans après. Sur la base des photos connues de ce naufrage, nous avons repéré quatre angles de prises de vues, en nous référant à ceux présentés dans le livre « Histoire des naufrages sur le littoral Landais » de Jean-Jacques TAILLENTOU

 

Épave du Renown : comparaisons photographiques

Épave du Renown : comparaisons photographiques – 1889 / 2011

Épave du Renown : comparaisons photographiques

Épave du Renown : comparaisons photographiques – 1889 / 2011

Épave du Renown : comparaisons photographiques

Épave du Renown : comparaisons photographiques – 1889 / 2011

Épave du Renown : comparaisons photographiques

Épave du Renown : comparaisons photographiques – 1889 / 2011

 

Plongée sur l’épave du Rénown :


Remerciements pour ses contributions à cet article à monsieur Jean-Jacques TAILLENTOU